Parcours de la préparation de l'entreprise à la stratégie omnicanale

Préparer l’entreprise à l’omnicanal : Fondements et stratégies opérationnelles

Article de blog pour “La digit pour les nuls” – BTS NDRC


Aujourd’hui, la relation client omnicanale est devenue un standard incontournable : plus de trois quarts des consommateurs utilisent différents canaux (site web, appli mobile, magasin, réseaux sociaux) avant de concrétiser un achat. Cette évolution oblige les entreprises à repenser leur organisation pour offrir une expérience fluide, quel que soit le parcours du client. Dans cet article, nous allons passer en revue les étapes clés pour préparer efficacement une entreprise à l’omnicanal, depuis la transformation culturelle jusqu’aux choix technologiques, sans oublier la mesure de la satisfaction client.


1. Évolution des modèles de distribution : du monocanal à l’omnicanal

Les 4 âges de la relation client

Pour comprendre pourquoi l’omnicanalité s’impose, il est utile de retracer l’évolution des canaux :

  1. Monocanal : L’entreprise mise sur un seul canal (ex. : boutique physique uniquement). Avantage : simplicité, mais un CA limité et une adaptation réduite aux nouveaux usages.
  2. Multicanal : Plusieurs canaux coexistent (magasin + site e-commerce) mais non coordonnés. Risque de silos et incohérences (prix, offres).
  3. Cross-canal : Des ponts existent entre certains canaux (ex. : click-and-collect, commande en ligne + retrait magasin). Meilleure expérience, mais les données restent souvent fragmentées.
  4. Omnicanal : Intégration totale des canaux en temps réel. Le client retrouve la même cohérence d’informations, qu’il achète en magasin ou sur l’application mobile. L’entreprise connaît son parcours, peut reprendre un SAV initié sur internet ou un chat en direct.

Exemple concret : L’enseigne Decathlon permet de réserver un produit en ligne, d’aller le tester en magasin, puis de le payer via l’application. Ainsi, le client navigue librement entre les canaux sans rupture.

Évolution de l'intégration des canaux dans la relation client

2. Optimiser l’expérience client : mesure et cohérence

2.1 Les 3 métriques clés : NPS, CES, CSAT

  1. NPS (Net Promoter Score) : indique la propension d’un client à recommander (notes de 0 à 10).
    • Les entreprises omnicanales matures affichent souvent un NPS > 50.
  2. CES (Customer Effort Score) : mesure la facilité avec laquelle le client obtient satisfaction.
    • Objectif : un CES bas (ex. : <2 sur une échelle de 5) signifie que l’effort du client est minimal.
  3. CSAT (Customer Satisfaction) : note de satisfaction immédiate, souvent après chaque interaction.
    • Un score >85 % est jugé critique pour la fidélisation à long terme.

2.2 Les 5 règles d’or de la cohérence intercanale

  1. Base de données unifiée : un CRM ou CDP qui centralise l’historique d’achat, les préférences client, etc.
  2. Messaging synchronisé : les offres, remises et informations doivent être identiques en ligne et en magasin.
  3. Formation transverse : prévoir 30 % du temps des équipes pour se former aux nouveaux outils et canaux.
  4. Alignement des KPI : marketing digital, force de vente en magasin et service après-vente doivent partager les mêmes indicateurs (ex. NPS, taux de rétention).
  5. Support fluide : un client entame un chat en ligne ? Il doit pouvoir reprendre l’échange par téléphone sans tout répéter.
Schéma représentant les 5 règles d’or de la cohérence intercanale dans la relation client

3. Transformation technologique : architecture omnicanale

3.1 Le stack technologique indispensable

Un écosystème cohérent de solutions :

CoucheOutilsFonction
Data LayerCDP (Customer Data Platform)Agréger, unifier et nettoyer les données
AnalyticsTableau de bord temps réel, BIMesurer NPS/CES/CSAT, extraire insights
OrchestrationCRM intégré (Salesforce, HubSpot)Gérer les workflows multicanaux
InteractionUCaaS (Unified Communications as a Service)Permettre l’omnicanal (voix, chat, mail)

Exemple : Leroy Merlin centralise plus de 12 sources de données (site web, appli mobile, cartes de fidélité, bornes magasin…) dans un CRM unique, permettant de personnaliser les recommandations, que le client soit sur le site ou en rayon.


4. Étude de cas : “ElectroPlus” (exemple fictif)

4.1 Problématique initiale

  • 40 % d’abandon de panier en ligne à cause de prix différents entre le site et les magasins,
  • Délai moyen de réponse aux clients : 72 h,
  • Peu de communication entre l’équipe e-commerce et les vendeurs en boutique.

4.2 Solutions mises en place

  1. PIM (Product Information Management) : tous les produits, prix et fiches techniques sont synchronisés en temps réel,
  2. Formation de 200 collaborateurs au nouveau CRM omnicanal,
  3. Journées “sans silo” : ateliers réunissant l’équipe digitale et l’équipe magasin pour échanger sur les retours clients.

4.3 Résultats après 1 an

  • CSAT passé de 68 % à 89 %,
  • Taux de conversion cross-canal : +55 %,
  • Délai de réponse client tombé à 4 h (contre 72 h auparavant).

5. Conclusion et conseils de révision

5.1 Synthèse des enjeux clés

  1. Transformation culturelle : l’omnicanalité n’est pas qu’une histoire d’outils, c’est aussi un changement d’état d’esprit (collaboration, formation, vision client centrée).
  2. Investissement technologique : un CRM/CDP performant est la colonne vertébrale qui rend possible la fluidité des canaux.
  3. Mesure continue : surveiller NPS, CES, CSAT pour identifier les points de friction et s’ajuster en continu.

5.2 Quiz révision (BTS NDRC)

  1. Citez 2 différences entre multicanal et omnicanal.
    • Réponse : données fragmentées vs unifiées, expérience cloisonnée vs fluide.
  2. Quel outil centralise la gestion des données clients ?
    • Réponse : la CDP (Customer Data Platform).
  3. Score CSAT minimum pour la fidélisation ?
    • Réponse : 85 %.

5.3 Exercice pratique

  • Analysez le parcours client d’une enseigne de votre choix (ex. : Fnac, Sephora, Décathlon).
  • Identifiez 3 points de rupture multicanal (ex. : stock non synchronisé, prix différent, SAV difficile).
  • Proposez des solutions omnicanales (ex. : PIM, chatbot unifié, formation du personnel).

Rappel : L’omnicanalité est un processus d’amélioration continu. Les entreprises qui maîtrisent ces stratégies observent en moyenne 30 % de progression de leur chiffre d’affaires par rapport à des concurrents restés monocanaux.


En bref

Se lancer dans l’omnicanal implique un changement de mentalité, une unification des données et la mise en place d’indicateurs communs pour surveiller la satisfaction client sur l’ensemble des canaux. Pour les étudiants en BTS NDRC, c’est une opportunité de se distinguer en comprenant ces enjeux transverses qui combinent technologie, marketing, et culture client.

Conseils pratiques :

  • Approfondissez l’étude de cas concrets (Starbucks, Sephora, Leroy Merlin) pour voir comment ils ont unifié leurs canaux,
  • Familiarisez-vous avec les solutions CRM et CDP pour comprendre comment elles centralisent et traitent les données,
  • Pratiquez le calcul des KPI (NPS, CES, CSAT) sur des situations fictives pour vous entraîner avant l’examen.

Avec ces clés, vous serez prêts à accompagner ou piloter une transition omnicanale dans votre future vie professionnelle. À vous de jouer !


Quelles sont les différences entre le multicanal, le cross-canal et l’omnicanal ?

Multicanal : plusieurs canaux (site web, magasin, téléphone) sans réelle coordination.
Cross-canal : canaux connectés sur certaines opérations (par ex. : click-and-collect).
Omnicanal : intégration complète des canaux en temps réel avec une expérience client fluide et unifiée.

Quels sont les principaux freins à l’implantation de l’omnicanal ?

Silos internes : équipes magasin et web qui ne communiquent pas.
Données fragmentées : absence d’une base de données centralisée (CRM/CDP).
Manque de formation : collaborateurs non préparés aux outils digitaux.
Coût technologique : nécessité d’investir dans l’infrastructure (ERP, CDP, outils d’orchestration).

Comment mesurer la performance d’une stratégie omnicanale ?

NPS (Net Promoter Score) : propension à recommander l’entreprise.
CES (Customer Effort Score) : évalue la facilité pour le client d’effectuer une action (achat, SAV…).
CSAT (Customer Satisfaction) : note immédiate de satisfaction post-interaction.
Taux de conversion cross-canal : combien de clients passent d’un canal à l’autre avant d’acheter.

Quelles technologies sont indispensables pour réussir sa transition ?

CRM ou CDP pour centraliser les données client et historiques.
PIM (Product Information Management) pour harmoniser fiches produits et prix.
Plateformes d’orchestration omnicanale (UCaaS, Marketing Automation) pour synchroniser les canaux.
Tableaux de bord et outils d’analytics (reporting temps réel).

Comment former son équipe à l’omnicanalité ?

Sensibiliser sur la vision client : ateliers sur le parcours client et l’importance de chaque point de contact.
Former aux outils (CRM, chatbot, etc.) : modules e-learning, tutoriels, formations présentielles.
Encourager la transversalité : organiser des journées “sans silo” où les équipes magasin, marketing, SAV et e-commerce se rencontrent et partagent leurs pratiques.
Mettre en place des indicateurs communs : faire comprendre à tous le sens de KPI comme le NPS ou le taux de conversion cross-canal.